Très (trop) chère médecine
Vouée au rétablissement de la santé,
En amont et en aval de la maladie,
Et toujours auréolée de sacralité,
Malgré sa démarcation de la magie,
La médecine est empreinte de cherté,
Palliatif qu’elle est de la peur de la mort,
Et assujettie au cadre qui la colore.
Au rôle central dans l’imaginaire collectif,
La médecine est imbibée de noblesse,
Et ses détenteurs objet de sacralité,
L’homme tenant à sa vie en bonne santé,
Car sous l’emprise de l’épée de Damoclès,
Qu’incarne la mort dépourvue de correctif.
Cette cherté exempte de toute ride,
Quoiqu’aussi vieille que le monde,
Parce que relevant de l’esprit et du cœur,
Est couplée à celle relative au coût,
Dissociant le soignant d’un enfant de chœur,
Conférant aux soins un caractère exclusif,
Rendus qu’ils sont de plus en plus prohibitifs,
Les progrès les assommant de leur contrecoup.
L’hôpital se mue ainsi en entreprise
Dans un monde que le cumul vampirise,
Le patient se vêt du manteau de client,
Le soignant revêt la peau de technicien,
Tous soumis au diktat de rentabilité,
Et à l’âpre loi de l’immédiateté.
Se trouve hissée au rang de priorité,
Dans un souci de justice et d’équité,
La couverture sanitaire universelle,
Ouvrant l’accès de tous aux soins essentiels,
Pour parer tant aux maladies transmissibles,
Que génère et entretient la pauvreté,
Qu’à la montée des troubles non transmissibles,
Qui s’allie à l’indomptable longévité.
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