La relation médecin-malade à travers l’histoire
L’art médical a toujours épousé son temps,
A l’instar de tous les facteurs y afférents,
De ceux pouvant en être l’émanation,
Et des critères de son évaluation.
Le rapport médecin-malade en témoigne,
De la longue phase préscientifique,
Où rayonnait l’approche métaphysique,
Où magie et médecine se rejoignent,
A ce troisième millénaire commençant,
Où l’abord rationnel est prépondérant,
La quête de liberté en extension,
Notamment dans son versant individuel,
L’expansion du savoir sans restriction,
Et le numérique secourant le réel.
Plein de verticalité était le rapport,
Lors de la période préscientifique,
Avant tout sous la coupe de divinités,
Car fortement empreinte de sacralité,
Le docile soigné exempté de tout apport,
Vis-à-vis du soignant, un symbole mythique.
Cette verticalité, respectée des rois,
Fit des soignants de ceux-ci, les rois des soignants,
Et des soignés, les obligés des médecins,
Auréolés du statut de magiciens,
Auquel rêve d’accéder le praticien,
Une fois au chevet d’illustres gouverneurs :
Philippe, médecin d’Alexandre le Grand,
Ambroise Paré, médecin de Charles IX,
Maimonide, médecin de Saladin,
Et Rayer, médecin sous Napoléon III.
Née des fulgurants progrès scientifiques,
Et de leurs logiques retombées techniques,
La médecine rationnelle eut deux temps,
Impactant la relation soigné-soignant,
Et sapant pas à pas sa verticalité :
Le monopole que détenait la faculté,
Et plus tard l’accès non exclusif au savoir,
Dont chacun peut dorénavant se prévaloir.
Le malade, exclusivement patient,
Et obéissant sans chercher à comprendre,
Selon une approche le rendant passif,
S’est mué, au fil de l’Histoire, en client,
Soucieux, avant d’obéir, de comprendre,
Et enfin, en partenaire participatif,
Pendant que s’écroule la verticalité,
Et que se dresse l’horizontalité,
Dans l’architecture de la relation,
Entre les acteurs de la consultation,
Soulevés par le souffle de l’humilité,
Que nourrit une saine réciprocité.
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