La culture générale (poème)
Antidote du cloisonnement de la pensée,
Rebelle à la segmentation de l’esprit,
Longtemps assimilée à la philosophie
Et alimentée par les sciences humaines,
La culture générale décrypte l’incompris,
Connecte entre eux différents domaines,
Arrime des concepts dans un digeste condensé,
Ouvre l’esprit de l’expert au reste du monde
Et l’épargne de l’étroitesse et de l’atrophie,
Pour servir d’humus à une démarche féconde.
Elle noue intimement le fond à la forme,
Lie l’évènement à son environnement,
Solidarise le texte à son contexte,
Pour assurer l’intelligibilité
D’entités issues d’une scissiparité,
Revêtant une allure protéiforme,
Que semble démentir en vain l’éloignement,
Par le recours à de laborieux prétextes.
Intact est l’intérêt par elle revêtu,
Inoxydable et extensif est son champ,
Que n’affecte aucune des prouesses techniques,
Qu’elle nourrit et dont elle se nourrit par essence,
Au grand dam de la théorie de l’arborescence
Issue d’un vaste esprit encyclopédique,
Dont l’ère fut éclairée de son Discours alléchant,
Qui conféra au cartésianisme son statut.
Elle est nourrie de la sève des humanités,
Fertilisée par un constant questionnement,
Qu’entretient une tenace curiosité,
Faisant appel à toutes les sources du savoir,
Notamment à la mémoire du temps qu’est l’histoire,
Dont on tire, hélas, peu d’enseignements.
En ce troisième millénaire commençant,
Marqué par un morcellement des connaissances,
Le diktat du numérique partout présent,
La sécheresse spirituelle s’étendant,
L’immédiateté restreignant le cosmos,
Le paraître primant nettement sur l’être,
Les hommes paraissant éluder le mystère,
Les repères moraux totalement mouvants,
Il importe de hisser haut la quête des sens,
D’en infiltrer toutes les contrées de la terre,
Qu’il faut éviter de muer en fragile colosse,
Par la culture, le plus exact baromètre.
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