Vieillir

Apanage naturel d’une minorité,

Vieillir a toujours relevé d’une grâce ;

Vieillir a incessamment été redouté,

Pouvant de la vie éroder la qualité,

Et de la mort faire planer la menace ;

Vieillir est d’un relativisme absolu,

Impacté par l’époque et le contexte,

Qui de l’âge catégorisent le statut,

Enrichi de différents facteurs connexes ;

Vieillir renvoie à la vulnérabilité,

Justifiant le recours à des euphémismes,

Visant à en atténuer la brutalité,

Et à éloigner l’idée d’un cataclysme.

Sont caractéristiques du vieillissement :

La dernière des quatre étapes de la vie,

Front et pommettes faisant des rides le lit,

Utopique étant le rajeunissement ;

Un contraste endémique et saisissant,

Entre la force physique déclinante,

Et l’impassible flamme éclairante ;

La fréquente association à la sagesse,

Non absolument corrélée à la vieillesse,

Découlant d’expériences vécues et subies,

Et sève d’une bibliothèque bien garnie ;

Le signal d’alarme fait de la retraite,

Sagement accueillie avec acceptation,

Avec la tranquillité pour seule ambition,

Et le libre emploi du temps pour recette.

Au souci d’ajouter des années à la vie,

Dont l’allongement taraude l’esprit humain,

Et dont profite surtout le genre féminin,

Est agrégé l’ajout de la vie aux années,

Couplant la sénescence à la bonne santé,

Pour briser les chaînes de la seule survie.

Y contribuent la saine alimentation,

Dont la composante hydrique est vitale ;

Le maintien d’une activité physique,

Dont est consacré l’impact psychologique ;

La suscitation des aptitudes mentales,

Dont est dispensateur le cortex cérébral ;

Une philosophie faite d’acceptation,

Conditionnant de la vie la délectation ;

Un détachement vis-à-vis de son passé,

Assumé mais dissocié d’une panacée.

Aussi inéluctable qu’irréversible,

La vieillesse obéit à l’épreuve du temps,

Unidirectionnel et constamment mutant,

Dont elle épouse l’aspect irrattrapable,

Dont elle consacre l’usage à bon escient,

Pour tirer profit de chaque évènement.