L’obésité
Symbole de puissance et de bonne santé,
Signe de ceux ayant vaincu la pauvreté,
Incarnation contraire de la famine,
Longtemps magnifiée par la médecine,
Déjà relayée par l’art néolithique,
L’obésité, naguère exempte de critique,
Subit, après le constat d’Hippocrate,
Un avis en dents de scie et disparate.
Les critères du corps idéal furent mouvants,
Selon le code social en vigueur,
Moulés par l’histoire et la géographie,
Dominés par l’obésité ou la minceur,
S’alternant sans répit et inopinément,
Toutes objet d’une fugace photographie.
La mode de la minceur, née au bord du Nil,
Ne détrôna donc pas celle de l’obésité,
Qui, de diverses affections le nombril,
Garde malgré tout son attractivité,
Quitte à se faire préférer la rondeur
Exhibant la magie de la féminité,
Lorsqu’apposée à une certaine minceur.
A donc eu raison Félix Houphouët-Boigny,
Lorsqu’à l’organe dédié il enjoignit,
La prise en compte de la mince rondeur
Dans les critères de la féminine splendeur,
Pour rapprocher la femme qu’on aimerait voir,
De celle dont un homme pourrait se prévaloir.
La prévalence de l’obésité va croissant,
Faisant fi du niveau de développement
Et de l’avertissement de ses détracteurs,
Dépendante qu’elle est de divers facteurs,
S’entrelaçant à des degrés variables,
Pour fusionner leurs effets dommageables.
Elle nait de la culture et de l’hérédité,
Du psychisme et de la sédentarité,
Du trop gras, du trop salé et du trop sucré,
De troubles hormonaux et métaboliques,
De l’insuffisance d’activité physique,
Ainsi que de l’excès d’apport calorique.
Elle favorise des maladies chroniques,
Souvent de la non transmissible rubrique,
Tels le cancer, l’arthrose et le diabète,
L’hypertension artérielle et la goutte,
Qui, très étroitement corrélés à l’âge,
Peuvent avoir la même cible en partage.
Sont aussi influencées par l’obésité,
Dont elles rappellent les particularités,
Des explorations d’ordre diagnostique
Et des mesures à visée thérapeutique,
Du prélèvement sanguin à la chirurgie,
En passant par les examens d’imagerie,
L’ensemble faisant du malade obèse,
L’emblème antinomique de l’ascèse.
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