Le (s) cancer (s)

Le cancer est aussi vieux que le monde,
Présent qu’il fut au cours de la Préhistoire,
Et lors des quatre périodes de l’Histoire,
Comme attesté par des traces immondes,
Retrouvées sur des momies et des dinosaures,
Le squelette en étant souvent le support.

 

Déroutante est sa seule évocation,
En raison de la gravité du pronostic,
Reléguant au second plan le diagnostic,
L’imagination surplombant la raison,
Tant dans l’abord mis en œuvre par le soignant,
Que dans la démarche mentale du patient.

 

Le terme, datant de l’époque antique,
Du crabe allié étymologique,
Sceau d’observations des bords de l’Euphrate,
Est attribué au maître Hippocrate,
Qui en reconnut le génie disséminant,
Pour un mal souvent nocivement quiescent.

 

Sa place et son impact vont s’élargissant,
L’espérance de vie à la naissance s’allongeant,
Les maladies de la pauvreté reculant,
Le savoir médical se démocratisant,
Les outils diagnostiques s’affermissant,
Et les moyens thérapeutiques s’affinant.

 

Nul continent n’en est à ce jour épargné,
Aucun organe, plein ou creux, n’est à l’abri,
Le dur et le liquide en sont affectés,
Constamment victimes de sa ténacité,
Les sujets de tous les âges sont concernés,
Tous soumis à son diktat et à sa furie,
Par son primitif foyer métropolitain,
Ou par ses métastatiques foyers lointains.

 

Il doit beaucoup à divers facteurs de risque,
De nature extrinsèque ou intrinsèque,
Aux rôle et responsabilité reconnus,
Boostant sa probabilité de survenue,
Quoique n’étant ni suffisants, ni nécessaires,
Les antécédents du souffrant parfois déserts.

 

Symbole de maladie multifactorielle,
Le cancer se nourrit d’une sève plurielle,
Le naturel se combinant au culturel,
Les tares individuelles aux choix personnels,
L’inné et les faits héréditaires à l’acquis,
Tous concourant à l’abord de la maladie.

 

Le tabac expose au cancer du poumon,
Les fibres éloignent du cancer du côlon,
Du sang le cancer de la prostate a foi,
L’hépatite fait le lit du cancer du foie
Qu’elle soit de nature alcoolique ou virale,
Au terme d’un profond dommage structural.

 

Ont une attractivité pour le cancer,
D’autres facteurs agissant parfois de concert,
Tels l’obésité et la sédentarité,
Qu’entretient le peu d’activité physique ;
L’angoisse, la dépression et l’anxiété,
Liées à une morosité psychique ;
La corrosion de l’esprit et de l’âme,
Que nourrit la vision truffée de drames.

 

L’albinisme s’allie au cancer de la peau,
Qui en demeure le plus redoutable fardeau ;
De même que les rayons ultraviolets,
La barrière atmosphérique violée ;
Le papilloma virus au cancer utérin,
Alors confondu à un mal vénérien.

 

Logé dans les maladies non transmissibles,
Bien qu’étant notablement transmissible,
Par l’hérédité et des maladies virales,
Dont la prévention réduit sa prévalence,
Le cancer, par essence multifactoriel,
Impose une prise en charge plurielle,
Mettant en musique diverses compétences,
De son dépistage à sa phase terminale.

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