La douleur en pratique médicale
La douleur est un partenaire dévoué,
De la torture qu’elle incarne à l’instant,
Tant sur le plan organique que psychique ;
De l’atteinte dont elle est symptomatique,
Tant dans son attribut aigu que chronique ;
De la fin dont la maladie est le relent,
Tant chez le bien portant que chez l’éprouvé.
Son absence est source d’une tranquillité,
Génératrice d’un dommageable confort,
Dont se réjouit le malade qui s’ignore,
Qui, ne disposant d’aucun signal d’alarme,
Est rongé par un mal exempt de vacarme,
L’esprit dans une trompeuse sérénité.
Sa présence met à nu la maladie causale,
Dont le malade a désormais conscience,
Sa fragilité et sa fin remémorées,
Sa raison et son orgueil détériorés,
Sa lucidité rabaissée au niveau basal,
Rendu irascible qu’il est sans pertinence.
Elle sert alors de guide diagnostique,
A travers ses profils sémiologiques,
Décryptés par un abord systématique,
Servant de sève à la consultation,
Menée sans hantise de la chronophagie,
Pour la pleine expression de sa magie,
En vue d’une réciproque scrutation.
Le patient est par le soignant ausculté,
Et le médecin par le souffrant consulté,
L’esprit du souffrant par la douleur envahi,
L’acte du médecin par son impact jugé,
Mais servi par un favorable préjugé,
Dont l’action sur le traitement rejaillit.
Déroutant tant le souffrant que le médecin,
Dont elle suscite la rencontre à dessein ;
Mode flagrant d’expression de la maladie,
Dont elle témoigne de l’effective présence ;
Et vécu pouvant tourner à la tragédie,
Par la mise à genou de la clairvoyance ;
La douleur rappelle l’humaine fragilité,
Remémore de l’homme la vulnérabilité,
Pour se mettre au service de l’humilité.

Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !