Docteur, je ne suis pas malade
Refus inconscient d’une réalité
Qui revêt un caractère insupportable,
Le déni, lot des maladies incurables,
Allié de celles frappées de chronicité,
Taraude fréquemment l’esprit du malade
Dont il ne saurait masquer le besoin d’aide.
Il s’agit d’un rejet de la réalité,
Visant à gérer l’afférente anxiété,
Ne devant faire l’objet d’aucune critique,
Ne devant être l’objet d’aucun jugement,
Mais appelant à un abord empathique,
Bien qu’issu d’un archaïque fondement.
Ainsi en est-il des affections mentales,
Dont le déni est un signe quasi-constant ;
De la lèpre, rendant le public jadis distant ;
Du cancer, qui trop évolué, est fatal ;
Du diabète et de l’hypertension,
Rendus menaçants par leurs répercussions ;
De l’épilepsie, encore stigmatisante,
Malgré une approche humanisante ;
Des maladies sexuellement transmises,
Aussi culpabilisantes que honteuses.
Démarche de défense et de protection,
Visant à parer au choc de l’émotion
Et à éviter l’effondrement psychique,
Exerçant ainsi un effet bénéfique,
Le déni est exempt de spécificité,
Car à l’abri de toute exclusivité,
Enrôlant tant le profane que le savant,
Et n’épargnant ni citoyen ni gouvernant,
Tous ayant en partage la certitude,
De notre inévitable finitude.
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