Discours prononcé le 16 février 2018 à l’occasion de l’inauguration de Do-Pharma
Merci infiniment à vous tous, d’avoir délibérément choisi d’être présents ici et maintenant, pour constituer le vaste individu collectif conduit par le Chef de l’État, tous imbibés et convaincus que nous sommes de la nécessité de satisfaire un besoin naturel et essentiel, celui de la santé. En effet, le sujet objet de la présente cérémonie a trait à la production pour la première fois dans notre pays, de solutés pour perfusion, une des composantes de la révolution thérapeutique née à la veille de la Seconde Guerre Mondiale.
L’intérêt de l’usine dont nous célébrons l’inauguration vient des multiples indications de la perfusion dont les solutés servent de support en pratique médicale quotidienne.
La perfusion permet l’introduction de liquides en quantité suffisante pour maintenir ou rétablir dans les limites de la normale, en toutes circonstances, l’équilibre de l’organisme. Tel est le cas lors du choléra qui assèche le malade par le biais de vomissements et de diarrhées, et au cours duquel la réhydratation par les solutés, permet au cœur boosté de repartir, au foie et au rein de jouer leur rôle d’épurateur et de filtre, et aux vaisseaux sanguins engorgés, tel une rivière en période de crue, de véhiculer l’oxygène vers les tissus et les organes, le tout restaurant la robustesse du soigné, et alimentant les prouesses du soignant.
La perfusion peut aussi consister en un système de goutte-à-goutte permettant l’administration de médicaments, notamment au cours d’affections potentiellement graves. Il en est ainsi lors du coma où le maître cerveau sur son homme perché vacille sous l’effet de multiples perturbations, pendant que la conscience chavire sans se voir chavirer. A cette occasion, la réanimation, sous-tendue par des solutés, vise à assurer la survie, en espérant le retour effectif à la vie, subordonné à l’action de la Providence.
La présente cérémonie couronne l’aboutissement d’un gigantesque travail mené en trois temps : la conception du projet, la mise en œuvre du projet, et la validation du produit qui en est issu.
Le premier temps, relatif à la conception du projet, tient de ce que l’homme a de plus spécifique dans le règne animal, à savoir sa faculté de prédire, de prévoir et d’anticiper, faculté servant de socle à la planification. L’homme est le seul être qui, non content de voir et de subir, imagine, invente, et bâtit (Jean Rostand).
Le deuxième temps, celui de la mise en œuvre, reflète la primauté de l’action sur l’intention. Rayonner sans posséder, rayonner sans agir, c’est abdiquer (Jules Ferry).
Le troisième temps, celui de la validation, a eu une composante nationale avec des experts nationaux, et une composante internationale, avec des experts de l’OMS. L’inspection rigoureusement menée a reposé sur la nécessité de mettre sur le marché des produits dotés non pas d’une certaine efficacité, mais d’une efficacité certaine, et susceptibles de procurer au malade non pas un certain mieux, mais un mieux certain.
Hommage et félicitions sont à rendre au nom du Chef de l’État, à ces experts, nationaux comme internationaux, qui se sont comportés en dignes héritiers d’Hippocrate, dont la formule module la pensée et la pratique médicales depuis des millénaires : La vie est brève, l’occasion fugitive, l’art long, l’expérience trompeuse, et le jugement difficile.
Cette épopée en trois temps découle de deux facteurs : l’état d’esprit des promoteurs, et l’esprit d’État du Chef de l’État.
Les promoteurs, dans leur initiative, ont eu une démarche fondée une parfaite connivence entre le cerveau et le cœur, l’esprit s’enrichissant de ce qu’il reçoit, et le cœur s’enrichissant de ce qu’il donne. Outre les emplois qu’elle va générer, l’usine érigée contribuera sans aucun doute à résoudre le problème de l’accessibilité géographique en matière de solutés. Et il est fort à parier que cette accessibilité géographique rimera avec une accessibilité financière, pour le plus grand bien de tous.
Au-delà du secteur de la santé, l’usine objet de la présente inauguration, consacre un genre d’initiative vivement encouragée par le Chef de l’État, le secteur privé et le secteur public devant agir en duo et non en duel, et se comporter comme les deux cotylédons d’une même noix de cola, et comme l’envers et le revers d’une même pièce de monnaie, avec l’estime réciproque des rapports entre confrères, l’intelligence des rapports entre collègues, et l’équité des rapports entre associés. C’est fort de cette complémentarité que le Chef de l’État a instruit le ministère de la santé de poursuivre sans relâche le travail d’accompagnement de cette usine, avec comme finalité la conformité à l’orthodoxie et à la normativité.
La présence du Chef de l’État à cette cérémonie illustre parfaitement sa vision fondée sur le bon sens qui, appliqué aux grandes choses, définit la haute politique, selon Napoléon Bonaparte. Cette vision est axée sur le souci de mobiliser et de faire converger toutes les énergies vers le seul idéal digne d’être partagé, celui du développement. Dans cette optique, nous formulons le vœu que Dieu : éclaire nos esprits, humidifie nos cœurs, épargne notre raison des illusions de nos sens ; induise constamment en nous humanité, humilité et lucidité, en nous aidant à distinguer l’essentiel de l’accessoire, le décisif du dilatoire, le fiable de l’aléatoire, la cible de la trajectoire, le bon esprit du bel esprit, l’art d’écouter de la faculté d’entendre, l’infiniment grand qui nous échappe et que nous ignorons, de l’infiniment petit que nous croyons savoir ou maîtriser ; nous préserve de la sécheresse spirituelle en vogue, en ce troisième millénaire commençant, où les hommes, pressés de vivre, parce qu’emportés par le tourbillon de l’immédiateté et du cumul, paraissent éluder le mystère ; fasse de Sa crainte notre guide, de Sa grâce notre parapluie protecteur, et de l’amour et du service de l’homme togolais, notre pratique la plus ordinaire. Amen.
Je vous remercie sincèrement de votre bienveillante attention, que traduit fidèlement l’éloquence de votre silence.
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