Pour guérir, il faut y croire

Destinée au recouvrement de la santé

À travers l’enraiement de la maladie,

Et à son maintien par la prévention

Grâce à Hygie et à la vaccination,

La médecine se nourrit de la confiance,

Dont l’esprit du malade est alimenté,

Qu’elle relève ou non d’une vraie parodie,

Dans tous les cas pilier de la confidence.

Malgré l’offensive des exactes sciences,

L’art médical tire parti des mariages,

Unissant le raisonnement à l’intuition,

Couplant le dogmatisme à l’expérience,

Mais avec une prime à l’imagination,

Teintée de subjectivité et de mirages,

Émanant du malade et du médecin,

Liés par un rapport convivial mais sain.

Guérir est avant tout une question de foi,

N’advenant que chez le malade qui y croit,

Convaincu et persuadé par le soignant,

Pour ses réelles ou supposées aptitudes,

Son humanisme né de son attitude,

Et l’érudition faisant de lui un savant.

À la bienfaisante illusion qui guérit,

Résultant d’un état mental qui fortifie,

Le soignant répond en érigeant un halo,

Fait d’affluents nourrissant l’effet placébo,

Fondé sur un processus psychologique,

Et moteur de tout acte thérapeutique.

Cette autosuggestion connue de Coué,

Fait des choux gras aux médecines parallèles,

De même qu’aux charlatans et aux sorciers,

Auxquels le mystère donne de grandes ailes,

Que la science n’a pas réussi à plomber,

En dépit des déficiences par elle comblées.

Parmi les mythes et illusions qui soignent,

Où règne en monarque absolu l’imaginaire,

Figurent la saignée et les purgatifs d’hier,

Des vitamines contre des maladies bénignes,

Des veinotoniques pour des veines flemmardes,

Et des stimulants peu utiles au malade.

Tout comme le bonheur et le bien-être,

Recouvrer la santé relève de la foi,

Exige du soignant un abord adéquat,

Venant d’un art dont il incarne le maître,

Parce que tirant les leçons de chaque cas,

Tout en s’attelant à agir en délicat.