Le respect

La même racine étymologique,
Nourrie de sa sève indo-européenne,
Donna naissance à un groupe de termes,
Dont l’étendard fut porté par le mot respect
Qui, sans jamais renier ses origines,
Fidèlement représentées par respectus,
Couvrit d’historiques et éthiques aspects,
Défendus par divers penseurs mordicus,
Qui, avec une résolution ferme,
En disséquèrent les contours philosophiques.

Respecter, c’est considérer ses semblables,
En leur accordant égards et attention,
Abstraction faite de leur position,
Même à ceux jugés non considérables,
Parce que supposés à tort sans importance,
Même à ceux atteints d’une déficience,
Devant être secourus sans condescendance.

Valeur à laquelle on fait souvent référence,
Parce qu’assortie d’une grande importance,
Le respect, ni naturel ni passionnel,
S’associe à une distanciation,
Pour s’apposer à une obligation,
Mais s’opposer à la familiarité,
A la sympathie et à la proximité,
Revêtir parfois le sens d’admiration,
Et logiquement un caractère mutuel.

Pilier de la socialisation,
Le respect se nourrit du statut social,
De l’âge, des qualités et du mérite,
Éléments pris en compte par Blaise Pascal,
Dans le tableau de sa classification,
Fait de lignes aux imprécises limites.

Le respect de soi n’est pas l’estime de soi,
Issu du bilan positif de soi-même,
Dont l’excès aboutit à un narcissisme.
Il n’est pas non plus la compassion pour soi,
Amour indispensable des moments sombres,
Pouvant générer une complaisance pour soi.
Il se distingue aussi de l’amour de soi,
Appréciation affective de soi,
Qui tout au plus aboutit à la pénombre.
Il est l’exact diagnostic de soi-même,
Fait de la prise en compte de ses forces,
Mais surtout du dépistage de ses faiblesses,
Pour une thérapie issue de soi-même.

Se trouve magnifié le compter sur soi,
Pilier inoxydable de l’être soi,
Par la conscience en son unicité,
Que balise la biologique diversité,
La conscience en ses potentialités,
Que l’individu a le devoir d’exploiter.