La drépanocytose

Chef d’orchestre des maladies moléculaires,
Né d’une mutation de site globulaire,
Méprisant allègrement la glutamine
Et marquant sa préférence pour la valine,
La drépanocytose étreint la race noire,
Dont elle épouse les mouvements migratoires,
Mal limités par la ceinture sicklémique,
Qui en ignore le caractère dynamique.

 

De la terre elle n’épargne aucun continent,
Du corps humain n’échappe aucun organe,
Du sang elle fait naître un champ de bananes,
En torturant l’hématie de son châtiment.

 

Méconnue est très souvent sa forme mineure,
Qui ménage du porteur la longévité,
Précocement connue est sa forme majeure,
Qui brandit tôt l’étendard de l’atrocité.

 

Au mépris de leurs attributs fonctionnels,
Elle génère des viscères souffrance et saignement,
Entraînant une défaillance parfois mortelle,
Dont la levée relève d’ardents traitements.

 

Á l’os elle impose par moments des tortures,
Faisant le lit de pathologiques fractures,
Qu’alimentent de chroniques infections,
Promptes à émailler son évolution.

 

Assujetties aux aléas climatiques,
Ses crises sont souvent déclenchées par le froid,
Qui met sa proie et ses ascendants en émoi,
Corroborant la pensée hippocratique,
Relative à l’impact de l’environnement,
Sur l’origine d’un mal et sur son dénouement.

 

Au nouveau-né elle accorde un bref répit,
Berçant d’illusions les jeunes géniteurs,
Qui très tôt vont mesurer l’ampleur du défi,
Dont la sonnette d’alarme est la pâleur.

 

Elle soumet l’enfant à un retard de croissance,
Visible tant sous la toise que sur la balance,
Tout en en métamorphosant le visage,
Qu’atteste l’asiatoïde dressage.

 

De l’adolescent elle recule la puberté,
De la femme elle érode la fécondité,
De la rate elle engendre l’épuisement,
Au terme d’accès répétés d’engorgement.

 

Toujours génétique est sa transmission,
Fortuite fut sa découverte chez un Noir,
Morbide par manque d’oxygénation,
Dont l’observation illustre son histoire.

 

Sur la démarche plane son hégémonie,
Entamant parfois le sens du discernement,
Toujours réajusté par la biologie,
Qui épargne le soignant des égarements.

 

Á la logique guidant sa prévention,
S’opposent des freins à son application,
Qui, relevant souvent de l’irrationnel,
Foudroie l’âme sœur d’un choc émotionnel,
Symptomatique d’un dilemme cornélien,
Pouvant saper le plus fabuleux des desseins.

 

Antidote à son action pérenne,
Est l’abord divers de sa prise en charge,
Dont un arsenal de mesures est au gage,
Pour une vie de sa proie rendue sereine.

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