Evolution de la pensée médicale

L’art médical a évolué en trois temps :
Une enfance étalée sur des millénaires,
Un sexennat héroïque de lumière,
Et un siècle d’or de progrès éclatants.

 

La terrible enfance fut métaphysique,
La maladie d’origine surnaturelle,
Son approche relevant de divinités,
Son essence essentiellement magique,
Car longtemps vain fut l’appel de célébrités,
Pionniers de son abord rationnel,
A travers la théorie des quatre humeurs,
Qui des traitements servit de fil conducteur.

 

Adossés à la magie furent ainsi les soins,
Œuvre d’acteurs magnifiés et divinisés,
En pratique et dans la transmission de l’art,
Les quatre coins du monde en étant témoins,
Même chez les peuples sensés civilisés,
Se targuant d’être de la raison l’étendard.

 

L’âge d’or s’ouvrit avec les six glorieuses,
Avec la naissance de la physiologie,
L’accouchement de la bactériologie,
Le développement de la génétique,
L’essor de la théorie de l’évolution,
Tous émanant de progrès scientifiques,
Dont naquit la technique révolution,
Au terme d’une mue parfois laborieuse.

 

Contrairement à sa lointaine ancêtre,
Dont fut objet de dévotion le maître,
Quoique sans réel pouvoir thérapeutique,
Recourant à ses sens pour le diagnostic,
La médecine de l’actuel millénaire,
Se distingue par un bond extraordinaire,
Nourrie qu’elle est des progrès en imagerie,
Et de ceux spectaculaires en biologie.

 

Issues de ces indéniables avancées,
Que la recherche ne cesse de renforcer,
Sont la révolution thérapeutique,
Avec les premiers antibiotiques,
Apparus juste avant la Seconde Guerre,
Venant à bout de maladies mortelles naguère ;
Et la révolution biologique,
Inaugurée par les moyens contraceptifs,
Et poursuivie par le génie génétique,
Dont les issues nous rendent interrogatifs,
Singulièrement sur le plan éthique.

 

Longtemps cantonnée à son but originel,
Visant à s’apposer à la biologie,
En rétablissant les fonctions naturelles,
Issues d’un référentiel d’anthologie,
Tenant compte de l’humaine condition,
Émanant de la divine décision,
La médecine, en ce millénaire commençant,
Le diktat du goût de liberté grandissant,
S’oppose à la nature et à ses normes,
Désorganise le normal qu’elle transforme,
Ne s’occupe pas que du pathologique,
Pour se doter d’un répertoire pléthorique.

 

Les acquis, de répartition inégale,
Concernent peu la zone pauvre du globe,
Encore assujettie à divers microbes,
Qui néanmoins perforent toutes les frontières,
Pour rendre la Terre unitaire et solidaire,
De même qu’aux maladies du péril fécal,
Servant au cadre infectieux de décor,
Que favorise le manque d’hygiène,
Et qu’atteste la production d’anticorps,
Consécutive à celle des antigènes.

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