Discours du Pr Moustafa Mijiyawa à l’occasion de la cérémonie de passation de charges avec le Pr Darré, nouveau ministre de la santé et de l’hygiène publique

Nous voici réunis au terme d’une aventure ministérielle, la mienne, dont tous les ingrédients lui confèrent l’épithète de flamboyante, par la conjonction du hasard, de la nécessité et de la chance relevant de l’œuvre du Seigneur, par l’entremise du Chef de l’État. C’est aussi le point de départ d’une aventure, celle de mon frère et confrère, le Pr Darré, absolument outillé pour consolider les acquis de notre pays en matière de santé, aux côtés du Chef de l’État.

De mon passage à la tête de ce département, se dégagent des enseignements qui tous, entrent dans les faits connus depuis la nuit des temps, mais qu’ils corroborent, contextualisent et galvanisent.

Le premier enseignement a trait à la place de la morale et de la rigueur en politique. André Malraux avait théorisé qu’on ne fait pas de la politique avec la seule morale, mais qu’on n’en fait pas davantage sans. Aux côtés du Chef de l’État, l’on apprend qu’on ne fait pas de la politique avec la seule rigueur, mais qu’on n’en fait pas davantage sans. L’injection d’une bonne dose de rigueur a ainsi contribué ces dernières années à l’amélioration de notre système de santé : l’assainissement de la gestion de nos formations sanitaires à travers la contractualisation en est une parfaite illustration ; en témoigne aussi la proclamation des résultats du concours d’entrée dans nos écoles paramédicales assortie de l’affichage de notes des lauréats. Dans ces deux exemples, la rigueur vient au secours de la morale et de la paix sociale, par le biais d’un partage équitable des ressources, notamment au profit des plus démunis et de ceux ne connaissant personne. C’est dans le même esprit que fut mise en place par le Chef de l’État, la couverture maladie universelle, objet d’un ministère à part entière.

Le deuxième enseignement a trait à la maturation et au développement auxquels on accède en tant que ministre, dont l’étymologie gréco-romaine signifie serviteur. Si l’exercice de la profession médicale permet d’appréhender les composantes physique et psychique de l’Homme, celle de la politique le permet davantage, en décryptant ses caractères ondoyant, inconstant et divers, comme décrits par Montaigne. On se rend ainsi compte de l’importance du concept de l’impermanence, cher aux stoïciens, notamment au plus illustre d’entre eux, l’empereur et philosophe Marc Aurèle, fondé notamment sur les deux variabilités caractéristiques du vivant : l’individu diffère de lui-même d’un instant à l’autre, c’est la variabilité intra-individuelle ; il n’existe pas deux êtres rigoureusement identiques : c’est la variabilité inter-individuelle. En outre, les circonstances de la vie sont constamment mouvantes et changeantes, conduisant à la prudence, à la réserve, et à la retenue, et nourrissant la complexité de la gestion de la cité, et entretenant donc l’humilité. De ces constats résultent des piliers de la gouvernance que sont notamment le sens de l’écoute, la courtoisie, la patience et la tolérance, qualité que j’ai eu le temps d’observer chez le Chef de l’État durant plus de neuf ans. La tolérance est la sève nourricière de la qualité de rassembleur, puisqu’elle permet de voir ses semblables non pas avec les yeux de Corneille, mais plutôt avec les yeux de Racine, en les prenant tel qu’ils sont et non tel qu’ils devraient être.

Le troisième enseignement a trait au concept de parents professionnels, décrit par Alain Touraine. Les circonstances professionnelles vous mettent en contact avec des personnes en dehors de tout lien biologique, mais avec qui vous nouez des relations parfois plus fortes que celles familiales. J’ai intensément vécu ceci à travers cette fonction que m’a confiée le Chef de l’État, avec des gens engagés et résolus pour l’heureux aboutissement des objectifs, tels que définis par le Chef de l’État, à travers un mariage du cœur au cerveau. A tous, je dis un sincère merci et exprime ma profonde gratitude. A tous, je demande de faire preuve à l’égard du ministre Darré d’une franche et sincère collaboration en vue de la consolidation de nos acquis en matière de santé, pour le bien-être de nos populations, conformément à notre noble mission, soulager la souffrance humaine.

Je vous remercie de votre bienveillante attention.

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