Le cerveau décompartimenté

Du courant conceptuel de l’arborescence,
Que motivait l’évolution des savoirs,
Issus du tronc commun de toutes les sciences,
Que représentait alors la philosophie,
Naquit la redistribution des cartes,
Qu’enfanta le génie de René Descartes,
Qui usa d’un descriptif par analogie,
Dont désormais les savants vont se prévaloir.

Ainsi prit corps la spécialisation,
Chaque champ objet d’une segmentation,
Affinée sans répit au fil des connaissances,
Auréolée d’une fausse indépendance,
Dont pâtit toute démarche holistique,
Pourtant aussi naturelle que bénéfique.

De cette compartimentation sans fin,
Qui des célébrités alimente la faim,
Dérivent d’épais cloisonnements des savoirs,
La vaine intégrité de leurs territoires,
L’antagonisme apparent des domaines,
Et le frein à un continuum homogène.

Cette approche est facilitatrice,
Tant en apprentissage qu’en pédagogie,
Le simple venant au secours du complexe,
L’inconnu décrypté par des analogies,
L’inaccessible dépouillé de son renom,
Et la mémoire renforcée dans sa fonction.

Importante est l’histoire de chaque science,
Qui en permet l’exacte compréhension,
Par la mise en exergue de son essence,
Et qu’éclaire par fragments son évolution,
Tout en s’agrippant à celle de l’humanité,
Parfait reflet de la cosmique unité.

Artificielle reste la dualité,
Entre sciences humaines et sciences exactes,
Dont est constante la complémentarité,
Subissant des unes sur les autres l’impact,
Qu’illustre le théorème de Pythagore,
Dont la civilisation grecque s’honore.

Fondement de la théorie des ensembles,
Le principe de rassembler les semblables,
Utilisé dans les classifications
Et dont est connu le rôle facilitateur,
Régit la quête du commun dénominateur,
Autorisant l’addition des fractions,
Devenues par ce canal conciliables.

Une contrée n’est nouvelle que du découvreur,
Dont elle illustre l’ignorance antérieure,
Et parfois la profondeur du nombrilisme,
Dont s’abreuve la culture dominante,
En quête constante d’universalisme,
Vernis trompeur de sa nature opprimante.

Caractéristique première du vivant
Dont elle illustre l’aspect impermanent,
La variabilité touche l’univers,
Tout en restant de l’esprit peu familière,
Bien qu’étayée par l’abord statistique,
Qui dérive de concepts mathématiques,
Servant de guide à un accès épaulé
Par un risque d’erreur connu et contrôlé.

D’intérêt vivace est la culture générale,
Racine d’une approche mentale globale,
Du commandement la véritable école,
Sève des facteurs décompartimentant,
Et vestige de la philosophie d’antan,
Que symbolisa le Pic de la Mirandole.